Quand trois bandes sur une chaussure écrivent l’histoire du football mondial à Berne
Le 4 juillet 1954 restera gravé dans les annales du ballon rond sous le nom de « Miracle de Berne ». Ce jour-là, l’équipe nationale allemande s’impose 3 à 2 face aux redoutables Hongrois, grands favoris, au stade du Wankdorf à Berne, à l’occasion de la Coupe du monde de football 1954. Un événement qui est aussi étroitement lié à l’histoire d’Adidas et de Puma ainsi qu’à leurs fondateurs, Adolf et Rudolf Dassler.
La date du 4 juillet 1954 est connue dans l’histoire du football comme le « Miracle de Berne ». Victoire de l’Allemagne sur la Hongrie 3 à 2 lors de la Coupe du monde de football à Berne (Copyright : IPI)
Dans les années 1920, Adolf et Rudolf Dassler dirigent ensemble l’entreprise « Gebrüder Dassler Schuhfabrik », dont le siège social et les ateliers sont situés à Herzogenaurach, en Allemagne. L’entreprise artisanale connaît déjà de beaux jours et célèbre très vite ses premiers succès, à l’instar des Jeux olympiques de 1936, au cours desquels l’athlète américain Jesse Owens remporte quatre médailles d’or, chaussé de modèles Dassler.
Deux frères, deux entreprises, deux marques
Après la Seconde Guerre mondiale, les liens entre les deux frères se distendent : 28 ans après le lancement de leur activité commune, leurs chemins se séparent, tant sur le plan personnel que professionnel. Adolf Dassler reste à la tête de l’entreprise familiale et la rebaptise en 1949 « Adi Dassler adidas Schuhfabrik », en référence à son surnom. La même année, Rudolf Dassler inscrit sa société au registre du commerce allemand sous le nom de « PUMA Schuhfabrik Rudolf Dassler » – « PUMA » étant le surnom qui lui avait été donné durant ses années d’études.
Un succès planétaire à Berne pour la marque aux trois bandes
À partir des années 1950, les deux fabricants d’articles de sport deviennent de plus en plus actifs sur la scène internationale. Adidas est ainsi le fournisseur de l’équipe nationale allemande lorsque celle-ci remporte la finale de la Coupe du monde de football 1954 contre la Hongrie, au stade du Wankdorf à Berne. Les chaussures des joueurs arborent les trois célèbres bandes Adidas. Rudolf Dassler félicite son frère pour son succès en lui laissant un message dans les vestiaires du stade bernois : « alles richtig gemacht » (« Bien joué ! »). Mais la rivalité entre les deux frères se poursuit et divisera aussi bien leur famille que la ville de Herzogenaurach (Allemagne), qui demeure aujourd’hui encore le siège social d’Adidas et de Puma, en deux camps irréconciliables jusqu’à la mort d’Adolf et de Rudolf.
Des bandes pour stabiliser la chaussure et le pied
Tout comme Adidas, la marque Puma développe au cours de son histoire un élément en forme de bande qui lui permet d’être facilement reconnaissable : le « Formstrip » (« bande de forme » en français), déposé en 1958 auprès de l’office allemand des brevets et des marques. Tout comme chez Adidas, cette bande est apposée sur le côté des chaussures de sport et présente une partie plus large à l’avant, divisée en trois rubans, qui s’amincit progressivement vers l’arrière. À l’origine, ces fameuses bandes n’étaient pas de nature purement décorative : elles avaient pour but de stabiliser la chaussure et le pied.
Déposer une marque en Suisse via le Système de Madrid
Outre ces bandes caractéristiques (ainsi que les éléments verbaux « Adidas » et « Puma » ), on retrouve aujourd’hui encore des éléments figuratifs et verbaux récurrents dans les enregistrements de marques des deux fabricants. Chez Adidas, il s’agit notamment du trèfle (« Trefoil », qui existe depuis 1971), tandis que chez son concurrent, c’est surtout le logo du puma bondissant au-dessus de l’inscription « Puma » (logo n °1), créé en 1968, qui est devenu mondialement connu. À partir des années 1950, les deux fabricants de chaussures de sport déposent plus de 100 marques en Suisse. Ils enregistrent non seulement des marques de chaussures et de loisirs (classe 25 dans la classification internationale des marques), mais aussi et surtout des marques pour des produits relevant des classes 18 (p. ex. articles en cuir) et 28 (p. ex. ballons de football) ainsi que des classes 3 (p. ex. préparations pour polir le cuir et les chaussures), 9 (p. ex. vêtements de protection) ou encore 14 (p. ex. montres). La majorité des marques verbales, des marques combinées verbales/figuratives ou des marques de position font l’objet d’un enregistrement international via le Système de Madrid, ce qui leur confère une protection en Suisse.
Le Système de Madrid
Au sein de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), plus de 125 États et entités régionales sont convenus d’une procédure centralisée, le système de Madrid, afin de simplifier les démarches administratives pour enregistrer une marque. En tant que titulaire d’une marque suisse, vous pouvez bénéficier de cette procédure si vous souhaitez protéger votre marque aussi dans d’autres pays.
Moyennant une demande unique, vous pouvez déposer en une seule langue votre marque auprès d’autant de parties contractantes que vous le désirez. Votre marque fera l’objet d’un examen dans chacune des parties désignées. Si elle est admise, vous obtenez la même protection que celle dont vous jouiriez si vous aviez déposé votre marque séparément auprès de l’office national des marques des différents pays concernés.