« La propriété intellectuelle est extrêmement intéressante d’un point de vue économique »

Après avoir effectué un premier stage dans le domaine du management, je recherchais un stage comprenant des aspects économiques, car je fait des études d’économie politique et je souhaite travailler dans ce domaine plus tard. Concrètement, je m’intéresse à la politique économique, qui a d’ailleurs été le sujet de mon mémoire de bachelor. Le droit de la propriété intellectuelle relève de la politique économique au sens où les droits sur les inventions et les œuvres créatives remédient à des défaillances du marché et favorisent l’innovation. Le stage à l’IPI correspondait donc parfaitement à ce que je recherchais.

Les sujets traités sont très variés. Nous examinons avant tout l’influence des évolutions économiques, technologiques et sociales actuelles sur les droits de propriété intellectuelle et cherchons à déterminer si ces derniers sont toujours adéquats. Le système de la propriété intellectuelle doit en effet protéger les inventions et les œuvres créatives, mais pas de façon excessive au risque d’entraver l’innovation. Nous effectuons ces analyses, soit dans le cadre de processus législatifs, par exemple pour évaluer les conséquences d’une révision législative, soit de manière proactive en réaction aux évolutions mentionnées.

L’un des sujets au cœur de l’actualité est l’intelligence artificielle (IA). Je me suis intéressé de près à cette question à l’IPI dans le cadre de mon travail de fin de stage.

L’intelligence artificielle facilite la réalisation d’œuvres créatives et la rend plus abordable : elle permet de réaliser une bande dessinée sans savoir dessiner ou de mixer de la musique sans être ingénieur du son. Dans un sens, c’est positif, mais cela soulève aussi de nombreuses questions. Par exemple, une œuvre générée par l’IA doit-elle bénéficier de la même protection qu’une œuvre entièrement réalisée à la main ? Si oui, cela créerait une forte incitation économique à la poursuite du développement de l’IA. Mais les artistes et les créateurs ne seraient-ils pas lésés par les coûts supplémentaires que cela représente pour eux ? Quelle serait la meilleure solution ? Nous analysons en profondeur ce type de questions de politique économique et présentons des leviers d’action aux responsables politiques.

J’ai fait une synthèse de la littérature actuelle et des débats scientifiques sur l’économie des médias, la politique de la concurrence, les secrets commerciaux et le partage des données, et j’ai analysé leur importance pour le système de la propriété intellectuelle. Par ailleurs, j’ai participé à la préparation de réunions à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mis à jour des sources d’information internes et des statistiques, fait des relectures et analysé la pertinence pour l’IPI de nouvelles études, d’articles et de consultations des offices. Mes tâches étaient très diversifiées.

L’équipe m’a impliqué dans toutes les tâches intéressantes, et j’ai le sentiment que mon travail a été utile pour elle comme pour l’IPI.

Fait exceptionnel, j’ai également pu participer à diverses réunions avec d’autres acteurs de l’administration fédérale et accompagner la délégation de l’IPI à l’OMC pendant une journée. Ces activités ont été très précieuses pour moi, car elles m’ont permis d’avoir un aperçu des coulisses de divers postes et institutions. Elles m’ont aidé à préciser mon projet professionnel et ont été déterminantes dans ma décision de faire un master en économie internationale. Ce choix a aussi été motivé par la découverte du travail d’autres équipes de la Division Droit & Affaires internationales, en particulier celle en charge des relations commerciales internationales. Tout a été fait pour me permettre de m’enrichir au maximum.

Bilan : j’ai travaillé sur des sujets passionnants, ce qui a été très motivant pour moi. La propriété intellectuelle couvre plus de domaines qu’on ne le pense. Il s’agit d’un sujet extrêmement intéressant d’un point de vue économique (mais aussi moral et éthique).

En septembre, j’entame un master en économie internationale à l’Institut des hautes études internationales et du développement de Genève. Mais avant, j’ai prévu de faire un voyage en Inde de trois mois.

Julian fait beaucoup de sport et aime voyager pendant son temps libre et les activités de plein air, de préférence en compagnie de ses amis, qui sont très importants pour lui.

Merci pour cet entretien Julian et tous nos vœux de réussite pour la suite de ton parcours !